Depuis les siècles d`immenses marchés de Boukhara démontraient toute la palette possible de marchandises venant de l`Orient et de l`Occident. Depuis les siècles ses caravansérails ouvraient les portes aux marchands qui suivaient les pistes de la Route de la soie et celle des épices. Depuis sa naissance le commerce battait son plein et contribuait à la prospérité de cette ville plusieurs fois millénaire !
Boukhara est très souvent associée aux magnifiques tapis en laine de couleurs vives et les soies de qualité fabriquées en Chine et sur place. Mais on oublie souvent le fait, que dans cette ville il y avait l`un des plus grands marchés d`épice de l`Asie centrale.
Les marchands boukhariotes allaient chercher la cardamome et les clous de girofle en Inde, ramenaient l’anis étoilé du Sud de la Chine, vendaient le safran iranien, savaient que la meilleure canelle était celle de Sri-Lanka et que la meilleure noix de muscade venait de l`Indonésie. Ils faisaient également les mélanges des épices prévus pour assaisonner de différentes viandes qu`on appelle tout simplement le curry boukhariote. On le trouve toujours facilement dans les marchés couverts de la ville. Ce fameux mélange comprend quatorze épices : le gingembre, le curcuma, le piment, les clous de girofle, de la cardamome, de l’anis étoilé, la cannelle, la muscade, la coriandre, 2 sortes de cumin (celui de l`Iran et un autre qui vient du Tadjikistan), le poivre blanc, le poivre noir et le piment. La médecine traditionnelle pratiquait la consommations de différentes tisanes et infusions faites à base des épices.
Encore maintenant, en plein centre de la vieille ville de Boukhara, placée entre les deux galéries marchandes, il y a toujours une petite maison de thé ( tchoykhona) où le voyageur fatigué par le bruit du commerce peux sentir l`ambience orientale et deguster les infusions et les tisanes, faites d`après la recette ancestrale. Tenue par la famille des marchands des épices en plusieurs générations (pendant plus de 600 ans la famille de Mirfayz pratique ce metier), cette maison de thé (dire précisement la maison d`épices) fonctionne depuis 2004. Décoré dans le style traditionel , son intérieur vous plonge dans l`atmosphère des contes de Mille et une nuits. Les tapis faits main suspendus sur les murs, les meubles de bois faits par les meilleurs ébénistes de la ville, une magnifique collection de samovars venant de tous les bouts de l`Empire Russe et surtout cette odeur enivrante des épices vous présentent l`Orient dont l`image apparaît dans les plus beaux rêves.
C`est un vrai salon de thé où l`on trouve toute la diversité de thés délicieux dont le parfum vous rappellera la palette des plantes médicinales, qui poussent en Ouzbékistan et hors du pays. On vous y proposera le café turque fait par une gentille femme tadjike. Et surtout les tisanes dont les trois sont les plus réputées !
La première est représentée du mélange spécial des herbes et des épices et contient sept ingrédients donnant un arôme incomparable tels que la cardamome, la cannelle, le clou de girofle, l`anis étoilé, la menthe, l`origan et la bergamote. Chez nous on la boit pour traiter les maladies des reins, des nerfs et les maux d’estomac.
La deuxième, qui est très bonne contre le rhume, a le goût un peu piquant, comme elle contient du gingembre, de la cardamome, de la cannelle, du clou de girofle, du poivre noir et du poivre blanc.
Le troisième mélange spécial de Mirfayz- une infusion qui ne consiste que du safran et de la cardamome est excellent pour la promotion de la santé cardiaque.
Le thé vert ou noir, le thé au gingembre, un thé au safran agrémentés des friandises boukhariotes telles que halva, kandalat, sucre candi, vous feront découvrir l`une des cérémonies les plus importante de l`Orient dans le cadre authentique !